Y’a ceux qui continue une routine rassurante
Y’a ceux qu’on voit au restaurant
Y’a ceux qui marchent dans les rues
Y’a ceux qui rient
Y’a ceux qui chantent,
Mais la blessure, elle vient du ventre.
Y’a ceux qui vont jusque là-bas manifester
Y’a ceux dont les enfants vont manifester
Y’a ceux qui vont crever des pneus
Y’a ceux qui vont prier sur place
Y’a ceux qui vont avec tous ceux…
Mais la blessure, elle est géante.
Y’a les soldats les plus loyaux
Les plus solides, les plus humains
Y’a les soldats qui ont la force d’oublier tous leurs sentiments
Et qui ne sont là que pour l’autre,
Y’a les soldats qui sont capables de se faire violence à l’intérieur
Qui laissent la guerre sur le pas d’la porte
Y’a des soldats… ce sont les nôtres.
Y’a ceux qui vivent là-bas depuis vingt ans, depuis trente ans et depuis plus,
Y’a ceux qui ont bâti leur maison
Y’a ceux qui ont planté les arbres,
Y’a ceux qui ont planté la vie
On s’est tous nourri de leurs fruits,
Y’a leur blessure et elle nous hante.
Y’a des cris d’joie chez les ennemis
Y’a leurs drapeaux qui violent la nuit
Leurs armes s’échauffent avec leurs cris
Et leurs cris brûlent sur le sable.
--------------------------
{23 heures 45 : Les Etats-Unis ont appelé Israéliens et Palestiniens à coopérer pour faire du plan de désengagement un succès.
'' Ce qui est crucial, c'est que les Israéliens et les Palestiniens travaillent ensemble pour faire du retrait un succès, pour s'assurer que le retrait se déroule dans une atmosphère de calme'', a déclaré le porte-parole du département d'Etat. (Guysen.Israël.News).}
--------------------------
Atmosphère ? Atmosphère ?
Le retrait n’a pas une gueule d’atmosphère ??
Comment le voyaient-ils ce retrait ?
Le retrait du succès ?
Le succès du retrait ?
Comment a-t-il dit ?
"faire - du retrait - un succès”.
De quel succès il parle ?
Le succès des Israéliens ?…
des Palestiniens ?…
oh ? … des Américains ?
Le porte-parole du département d’Etat porte des mots dans un état bizarre.
Oui, j’ai dit bizarre, je vous promets que j’ai dit bizarre.
Il aurait voulu voir les Palestiniens nous offrir une tasse de chocolat chaud que nous aurions aimablement échangé pour une assiette de petits gâteaux secs avec en arrière plan un cow-boy qui joue du banjo.
Atmosphère.
Trente cinq degrés à l’ombre, avec une blessure qui commence seulement à s’ouvrir.
Et l’autre qui parle d’atmosphère.
--------------------------
Y’a ceux qui pensent qu’il faut rester
Y’a ceux qui disent qu’il faut partir
Y’a ceux qui pensent les deux ensemble,
Y’a ceux qui veulent penser plus loin,
Mais la blessure, elle est partout.
Y’a ceux qui sont déjà parti, y’a ceux qui vont bientôt partir,
Y’a ceux qui partiront en groupe et partiront tout un village,
Y’a ceux qui ne veulent pas partir.
Y’a ce départ à toute vitesse où le très vite reste une question.
Y’a tous ceux qui n’ont pas d’maison, y’a ceux qui n’ont pas de terrain,
Y’a ceux qui n’ont même pas d’endroit.
Y’a ceux qui ont emporté leur table, y’a ceux qui ont refermé leurs livres
Y’a ceux qui ont arraché leurs plantes
On n’y laissera rien de rien, même pas une âme sous la terre.
Y’a les tendances politiques, y’a les tendances vers la droite et les tendances vers la gauche,
Y’a les tendances du passé, les tendances de l’histoire, les blessures des tendances, et cette chose qui se tisse à travers la blessure et qu’il faudra parfaire en quittant ce morceau de terre : l’union de nos tendances.
--------------------------
Et comme dit Guy Semba dans son éditorial "L’honneur des larmes"
..."Que tous ceux de nos frères qui viennent de subir cet exode intérieur sachent qu’ils sont de véritables héros d’Israël, que leur sacrifice sera le ciment de notre unité retrouvée et que, de toutes les façons, ce sacrifice n’aura pas été vain".
Qu’ils en soient remerciés…