Discours virulent de Yasser Arafat
18:06 15 Mai 2003



Yasser Arafat a tenu jeudi après-midi un discours particulièrement virulent contre Israël depuis ses bureaux de Ramallah. Dans son allocution, prononcée à l’occasion du Yom Hanakba (Jour de la «grande tragédie» où les Palestiniens condamnent la création de l'Etat d'Israël) et retransmise par les chaînes de télévision palestinienne, Arafat a évoqué notamment «ce "jour maudit", où l’Etat d’Israël a été créé par la force des armes et grâce à une "conspiration impérialiste" qui a entraîné la dispersion de notre peuple à l’étranger et dans les camps de réfugiés alors que "des massacres et des crimes terribles" étaient commis». Arafat a présenté sa version totalement erronée des faits historiques, prétendant : «En 1947, les «impérialistes» qui contrôlaient l’ONU ont procédé au partage de notre patrie, la Palestine, en deux : l’une israélo-juive et l’autre palestino-arabe. Mais l’Etat arabe n’a pas vu le jour et la communauté internationale n’a pas réagi». Evoquant la question des réfugiés, Arafat, qui n’est plus soumis à des contraintes diplomatiques, a déclaré que «tous ceux qui avaient été chassés de leur maison pourraient bientôt y revenir». Il a également promis de «combattre l’occupation et de libérer la patrie». Il a rappelé que la paix qu’il avait conclue avec Itshak Rabin n’avait qu’un but stratégique. Mais après de tels propos, il n’a pas hésité à poursuivre en appelant Israël et la communauté internationale à respecter les accords signés et à rechercher «une paix véritable et juste qui mettrait fin à l’occupation sur toutes les terres arabes qui ont été conquises». Il a conclu son discours en promettant à son auditoire que «le drapeau palestinien flotterait bientôt sur les murailles de Jérusalem et sur ses lieux saints». Le nouveau chef de l’Autorité palestinienne, Abou Mazen, devait également prendre la parole devant les membres du Conseil législatif palestinien. Mais le président de cette assemblée, Abou Alla, a prétendu qu’Israël avait empêché l’arrivée d’une dizaine d’entre eux (qui sont directement impliqués dans des actions terroristes) et que les débats avaient alors été suspendus. CDP