Dvar Torah du rav Kalov [Paracha Toldot]

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C est long mais c est beau !
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TOLDOT: Quelles sont belles tes tentes Yaacov !
Dans la paracha de cette semaine nous assistons à la naissance du troisième patriarche : Yaacov Avinou. Le Beer Hatorah
rapporte à son sujet les 2 Midrachim suivants :
• « Hachem dit à son monde : - Monde, Monde je vais te dire qui t’a créé, qui t’a formé: c’est Yaacov… comme il est
dit : « Boraakha Yaacov, Véyotsèrekha Israël » « ton créateur: Yaacov, celui qui t’as formé: Israël » (Yéchaya 43-1).
• […] Rabbi Bérakhia a dit : « Avraham Avinou n’a été sauvé de la fournaise que par le mérite de Yaacov comme il est
dit : « Ainsi a parlé Hachem à la maison de Yaacov qui a libéré Avraham… » (Yéchaya 29-22).
1°) Tout d’abord pourquoi Yaacov Avinou est il décrit comme le créateur du monde. La Torah témoigne pourtant dans la
parachat Béréchit que c’est Hachem, seul, qui a créé le monde et tout ce qu’il contient; même les anges n’y ont pas participé
!
2°) Le monde repose sur trois piliers : la Torah, la Avoda (Service Divin) et la Gumilout H’assadim (bonté) (Pirké Avot 1-2).
Chaque patriarche a servi Hachem de façon remarquable et est arrivé à la perfection dans le domaine qui lui correspondait :
Avraham dans le H’essed (bonté), Its’hak dans la Avoda (Service Divin: korbanot (sacrifices), Téfila (prière)) et Yaacov
dans le Emet (la vérité) c'est-à-dire la Torah. De la même manière qu’on ne pourrait pas se priver d’un des piliers du monde,
chacun des patriarches était aussi indispensable. Dès lors on peut se demander comment le Midrach peut il faire dépendre le
sauvetage d’Avraham du mérite de Yaacov ? Le mérite d’Avraham est-il négligeable?!
La Torah nous décrit Yaacov comme étant « Ich tam Yochev Ohalim- un homme intègre assis dans les tentes », comme le
traduit Onekélos : « ...dans les maisons d’études ». Ainsi le secret de Yaacov, c’est l’étude de la Torah.
1. Le Zohar explique (parachat Térouma 161-1) que la Torah existait déjà avant la création du monde (certes sous une autre
forme que celle que nous côtoyons aujourd’hui) et qu’Hachem s’en est servi comme plan d’architecture pour créer l’univers,
ce qu’il contient et tout ce qu’il contiendra jusqu’à la fin des temps. (D’ailleurs nos sages nous disent : il n’existe pas
une chose qui ne soit pas en allusion dans la Torah !).
On peut donc comparer le monde et ce qui s’y passe à une projection cinématographique dont les mots de la Torah sont les
diapositives. Inutile de dire que sans ces précieux diapositives il n y a aucune chance de voir quoi que ce soit !
Ainsi, le Rav H’ayim de Volog’ine (géant de la Torah et des secrets de la création) dit :
« L’essentiel de l’existence…et du maintien de tous les mondes n’est possible que si nous étudions la Torah correctement…
et il est sûr sans le moindre doute que si d’un bout à l’autre du monde, il y avait h’as véchalom un seul instant
sans une parole ou une pensée de Torah tous les mondes seraient détruits …et tout reviendrait au néant et
au Tohu …».
Comme il est dit : « Co amar Hachem im lo bériti yomam valayla h’oukot chamayim vaarets lo samti » « Ainsi a dit Hachem
: si mon pacte avec le jour et la nuit ne pouvait plus subsister, j’aurais fait cesser les lois du ciel et de la
terre » (Irmiya 33-25).
Irmiya nous parle d’un pacte duquel dépend le maintien du ciel et de la terre. Lequel ? Celui que nous renouvelons
tous les soirs dans la prière de Arvite : «Tora oumitsvote h’ouhim oumichpatim otanou limadta…ouvaem négué yomam
valayla » « La Torah, ses Mitsvot, ses préceptes et ses lois Tu nous as enseignés… et en eux nous nous plongerons
jour et nuit… ».
Ainsi Yaacov, qui a su pendant toute sa vie se plonger dans l’étude de la Torah, a mérité qu’Hachem le considère
comme un des associés dans La création. Yaacov a en effet largement participé au maintien et au renouvellement du
monde pendant toute la vie de Torah qu’il a mené.
2. Comme nous l’avons déjà cité Avraham s’est réalisé dans la Gumilout h’assadim(bonté) et Isth’ak dans la Avoda
(Service Divin : korbanot (sacrifices), Téfila (prière)); bien qu’il s’agisse de deux Mitsvot fondamentales dans la vie
de chaque juif, leur niveau et leurs effets sont cependant inférieurs à celui du Limoud (étude de la Torah). Comme il
est écrit « ki ner mitsva vétorah or » « la mitsva est une bougie et la Torah est une lumière »; Rabbi Ménah’em bar
Yossi explique (Traité Sota 21a) : de même que la bougie n’éclaire qu’un moment ainsi la mitsva ne protège qu’un
moment par contre la lumière éclaire pour toujours à l’image de l’étude de la Torah qui protège constamment.
Une deuxième manière de comprendre ce verset est d’expliquer que toute la force de la mitsva prend sa source de la
Torah, à l’image d’une bougie qui n’a pas de lumière en elle-même mais qui éclaire grâce à la flamme dont elle est le
support. Le verset se lit alors ainsi : « la mitsva est une bougie, et la Torah est sa lumière ». (Nefech Hah’ayim
p282).
Maintenant, on comprend mieux le Midrach qui fait dépendre le sauvetage d’Avraham du mérite de son petit fils Yaacov
: de même que la force de la mitsva dépend de la Torah, que la bougie n’éclaire que grâce à sa flamme, ainsi le
mérite du H’essed d’Avraham n’a pu se concrétiser qu’à travers son petit fils Yaacov qui par son étude fut la
flamme sur le flambeau qu’avait planté son grand père.
Le Rav Elh’anan Wasserman (plus grand élève du H’afets H’ayim) fait d’ailleurs remarquer que l’ange du Mal
ne s’est pas attaqué à Avraham et à Itsh’ak mais seulement à Yaacov comme nous le verrons dans deux semaines
(Vayichla’h 32-25). Comme le disent nos Sages dans Kidouchin (30b) : « J’ai créé le Yetser Ara (mauvais penchant),
J’ai créé la Torah en antidote ( a dit Hachem) », ainsi le Yetser Ara préfère s’attaquer à la seule arme que nous possédons
contre lui, au seul antidote qui existe pour nous guérir et nous immuniser de son poison.
Rav Elh’anan ajoutait que son maître, le H’afets H’ayim, disait: cela ne dérange pas le Yetser Ara si nous nous occupons
de H’essed et de prière toute la journée pourvu que nous n’étudions pas notre Torah hakédocha (sainte).
-Mais Avraham n’était il pas lui-même un grand érudit en Torah ? Pourquoi avait il besoin du mérite de Yaacov ?
Le Maharal répond que Yaacov lorsqu’il étudiait se plongeait corps et âme dans l’étude; il ne se suffisait pas de la
connaissance superficielle des lois mais descendait dans les profondeurs de la Torah jusqu’à découvrir la vérité la plus
pure. De plus à la différence d’Itsh’ak qui étudiait chez lui Yaacov fréquentait les yéchivot(maisons d’études), notamment
celle de ‘Ever pendant 14 années (voir Rachi 25-17). C’est de cette manière qu’il s’est différencié d’Avraham et
d’Itsh’ak et c’est de son étude approfondie que vient tout son mérite.
Pour conclure, il faut bien sûr rappeler que celui qui étudie la Torah sans pratiquer les Mitsvot n’a rien entre ses
mains, comme il est dit dans Yébamot (109) : « celui qui dit: -je n’ai que la Torah, n’a même pas la Torah ». Pire encore,
le Midrach Raba (Chemot 40) dit sur lui qu’il aurait mieux valu qu’il n’existe pas !
Pour reprendre l’image citée précédemment, il est comparable à celui qui tient la flamme dans ses mains mais sans
aucune bougie pour la soutenir : attention les dégâts !
Heureux celui qui suit le chemin de ses Avot (patriarches) : qui prodigue de la bonté autour de lui, sert Hachem de
tout son coeur et se plonge dans la Torah le jour et la nuit. Il fait partie de ceux qui font tenir le monde !
(Extrait de Beer Hatorah et de Nefesh ah’ayim)

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