dvar torah paracha de la semaine [balak]

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

A ne pas confondre avec le joueur allemand qui n a rien a voir :o)) .
Dvar torah gracieusement donné par l Admour de Kalov .C est long mais c est beau .
Chabbath chalom !

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La paracha de cette semaine présente Balak ben tsipor, roi de Mohav, qui par crainte des Bné Israël (sortis victorieux de la
guerre contre les deux puissants rois Sih’on et Og) décide de faire appel aux services du prophète des nations : Bilam haracha
(l’impie) afin qu’il maudisse le peuple d’Israël. Par amour pour Son peuple, Hachem inversera les paroles de Bilam qui ne proférera
que des bénédictions.
La parachat Balak recèle donc un paradoxe (que nous essayerons d’expliquer *+,-) : elle tourne autour de deux personnages
ennemis d’Israël : Balak et Bilam, qui se sont promis d’anéantir toute notre nation h’as véchalom; pourtant, elle révèle trois séries
de magnifiques brakhot (bénédictions) que Bilam haracha (l’impie) prononcera malgré lui et sur lesquelles le Midrach (Yalkout Chimoni 25)
affirme qu’elles dépassent même celles de Moché Rabbénou et de Yaacov Avinou. Plus encore, c’est la seule paracha de la Torah
qui parle aussi clairement de la venue du Machia’h (messie) : « Je le vois mais ce n’est pas encore l’heure; je le distingue mais il
n’est pas proche. Un astre s’élance de Yaacov et un sceptre surgira du sein d’Israël, il écrasera les sommités de Moav et renversera
tous les enfants de Seth. Edom sera sa proie, Séïr la proie de ses ennemis et Israël triomphera » (Balak 24;17-18).
1°) Comment se fait-il que seul Bilam haracha, prophète des nations, ait pu faire de si belles brakhotes et des prophéties si importantes
?
Il est écrit dans la paracha : « Bilam se leva le matin, il attela son ânesse et partit avec les princes de Moav (dans l’objectif de maudire
Israël). La ‘colère’ d’Hachem s’enflamma parce qu’il y allait ; un ange d’Hachem se tint à sa rencontre pour le déranger…
l’ânesse vit l’ange d’Hachem se tenant dans le chemin et son épée dégainée dans sa main. L’ânesse s’écarta du chemin et alla
dans le champ, Bilam frappa l’ânesse pour la remettre vers le chemin. L’ange d’Hachem se tint dans le sentier des vignes…
l’ânesse se colla au le mur, elle pressa le pied de Bilam sur le mur, il continua de la frapper. L’ange d’Hachem continua…il se tint
debout dans un chemin étroit…l’ânesse vit l’ange d’hachem, elle se coucha…il frappa l’ânesse…». (Balak 22 ;21-28)
Rachi commente au nom du midrach Tanh’ouma : -Pourquoi l’ange s’est-il tenu à trois endroits différents ? Pour lui montrer un
symbole des trois patriarches.
2°) Quel est le lien entre les trois Avot (patriarches) et ce passage dans lequel l’ange voulait empêcher Bilam de passer ?
3°) La Guémara dans Sanhédrin (105 b) enseigne : Rabbi abba bar Kahana a dit : - Toutes les bénédictions de Bilam sont redevenues
des malédictions sauf (la brakha concernant) les Baté knéssiote (synagogues) et les Baté Midrachot (maisons d’étude).
Comment expliquer ce retour de situation et pourquoi cette brakha en particulier est-elle restée ?
1. Pour comprendre qu’un tel impie comme Bilam, prophète des nations, ait pu faire de plus belles brakhot que Moché et Yaacov
Avinou, nous citerons le Midrach (Yalkout Chimoni 25) qui vante les brakhot de Bilam : « Lorsque Bilam bénit Israël… sa brakha
fut supérieure à celle de Moché et de Yaacov car quand Yaacov bénit les 12 tribus il fit des remontrances à Réouven, Chimon et
Lévi. De même Moché ne prononça aucune brakha avant d’avoir exprimé toutes les Tokhakhot (reproches) qu’il se devait de faire.
Par contre Bilam ne fit que des brakhot sans mentionner un quelconque défaut ; c’est pourquoi les bné israël s’enorgueillirent et
vinrent à trébucher dans le piège que leur tendit Bilam… ».
Le Maharal explique : [ Bilam a pu réaliser de brakhot si parfaites] car il est étranger à Israël. En effet, nous avons déjà expliqué
plusieurs fois que les Bné Israël n’ont de défauts qu’au niveau matériel mais pas dans leur essence authentique ; à ce niveau ils
sont parfaits… Puisque Bilam n’avait pas de proximité ou d’attachement avec Israël il put témoigner de leur essence profonde et
réelle (Nétsa’h Israël 57). Seul quelqu’un d’extérieur au peuple d’Israël peut percevoir la perfection qui habite chaque juif tandis
qu’un prophète d’Israël (comme Yaacov ou Moché) faisant lui-même partie du peuple n’a pas le recul suffisant pour témoigner
‘‘
BALAK N°65
Samedi 9 Tamouz 5768- 12 juillet 2008
Entrée de Chabbat H’oukat: 21h34
Sortie de Chabbat:22h54 (Horaires de Paris)
de cette perfection; ses yeux se porteront plutôt sur le ‘côté matériel’ des Bné Israël c'est-à-dire: leurs actions et à ce niveau-là il y a malheureusement
beaucoup de défauts, d’erreurs et donc de reproches à exprimer.
Il faut cependant être prudent afin de ne pas se faire prendre au piège dans lequel sont tombés les Bné Israël en entendant les magnifiques
brakhot de Bilam : « ils s’enorgueillirent… et trébuchèrent dans le piège que leur tendit Bilam…».
En effet, il est vrai que les Bné Israël ont tous une ‘essence profonde’ parfaite mais ce n’est qu’un potentiel; au niveau pratique Hachem a
laissé le libre arbitre à l’homme de faire le mal ou de concrétiser son potentiel intérieur.
D’où provient cette ‘racine parfaite’, cette ‘essence complètement pure’ que possède chaque juif en lui ?
2. C’est un héritage d’Avraham, d’Itsh’ak et de Yaacov. C’est grâce à eux que le peuple juif possède ses Midot (qualités) si raffinées et
sa place privilégiée auprès d’Hachem. C’est pour cette raison que la Torah fait allusion aux trois Avot (patriarches) lorsqu’il s’agit d’empêcher
Bilam d’aller maudire le peuple. Comme pour le prévenir : de toute façon tu ne leur trouveras aucun défaut car ils sont tous les
enfants d’Avraham, Its’hak et Yaacov.
-Avraham est célèbre pour sa mida (trait de caractère) de h’essed (bonté) qu’il a travaillée et développée jusqu’à atteindre la perfection.
Cependant le h’essed est une mida (trait de caractère) à double tranchant; en effet, le h’essed est en réalité une force d’ouverture
vers les autres et l’on peut donc l’utiliser dans la kédoucha (sainteté) ( : toutes les Mitsvot qui concernent l’amour de son
prochain) ou dans la Touma (impurété) ( : unions interdites par exemple). Remarquons qu’Ichmael qui hérita de la Mida d’Avraham
fauta beaucoup dans le domaine de la débauche et du vol (qui sont deux mauvaises canalisations de son potentiel de h’essed : ouverture
vers l’autre).
-Itsh’ak, quant à lui, développa la mida de Guévoura (force/rigueur) jusqu’à la perfection. Cependant, à l’instar du h’essed, la guévoura
peut aussi être utilisée dans le bien comme dans le mal. Dans la Kédoucha (sainteté) cette guévoura (force/rigueur) sert à lutter
contre le Yetser Ara, dans la Touma (impureté) cette guévoura peut entraîner un comportement tyrannique: à l’image d’Essav qui
hérita de la mida de son père Its’hak mais l’utilisa pour faire le Mal en devenant un homme de chasse, de guerre, sans foi ni loi…
-Yaacov vint apporter sa pierre à l’édifice qu’avaient commencé Avraham et Isth’ak en se perfectionnant dans la troisième Mida
fondamentale : Midate haEmete (la qualité de vérité), qui s’appelle aussi Midate haTorah (la mida de l’étude de la Torah).
Cette Mida (trait de caractère) là diffère de celle d’Avraham et d’Itsh’ak car elle n’a pas de mauvais côté. Celui qui l’acquiert est
sûr de l’utiliser dans le bien (d’ailleurs à la différence de son père et de son grand-père Yaacov n’aura que des enfants Tsadikim
(justes)). Certains Baalé Moussar (penseurs) expliquent qu’en réalité la Mida de Emet (vérité) ou Torah n’est pas une véritable
Mida mais plutôt la force de savoir faire le parfait dosage de H’essed (bonté) et de Guévoura (force/rigueur) dans chaque situation.
La véritable perfection ne sera donc atteinte que par Yaacov, grâce à sa mida de Torah (qu’il acquit notamment pendant son séjour
de 14 ans dans la yéchiva de chem et Evèr). C’est donc lui qui donnera naissance au peuple d’Israël qui héritera de son nom et de
sa perfection. [Nous comprenons mieux pourquoi David Hamélékh dit dans ces Téhilim : Torat hachem Témima… la Torah d’Hachem est
parfaite, car c’est seulement par la mida de Torah que l’on arrive à la perfection, comme le prouve l’expérience d’Avraham, Itsh’ak et Yaacov].
3. Nous avons donc en nous une ‘racine parfaite’ héritée de nos pères, une ‘pureté intérieure’ qui nous protège de tous les défauts. Encore
faut-il s’attacher à cette intériorité et suivre les chemins empruntés par nos patriarches. Celui qui choisit la voie de la faute, conserve certes
son ‘héritage intérieur parfait’ (qui est indestructible) mais s’en éloigne progressivement, pour s’attacher à d’autres valeurs. Ainsi,
avec le temps, les Bné Israël n’ont pas su conserver leur niveau et puisqu’ils se sont éloignés de leur perfection ils ont perdu l’atout qui a
fait que Bilam ne prononce que des bénédictions. Rabbi abba affirme donc que les bénédictions de Bilam sont redevenues malédictions…
à l’exception de la brakha sur les Baté knéssiote (synagogues) et les Baté Midrachot (maisons d’étude). Pourquoi ? Car dans tous
les endroits où règne la Torah et où la Torah est étudiée, se développe la mida (qualité) de Yaacov : Emete (vérité) ou Torah. Seule cette
Mida peut nous permettre de retrouver la perfection de notre intériorité et la bonne utilisation de nos autres Midot. En d’autres termes,
c’est grâce à l’étude de la Torah que chaque juif découvrira les potentiels extraordinaires qu’il a hérités de ses parents et avant
eux d’Avrakam, Itsh’ak et Yaacov. C’est en s’imprégnant de la Torah qu’il s’attachera et développera cette pureté et cette perfection
qu’il possède déjà en lui. C’est donc la seule brakha (bénédiction) qui ne pourra jamais s’inverser car la mida de Torah n’a pas de
défaut et mène toujours à la perfection (à la différence des autres midot qui peuvent être utilisées dans le mal, comme nous l’avons expliqué).
En conclusion si nous voulons récupérer toutes les brakhot que nous lirons dans la paracha de cette semaine nous devons nous attacher à
la seule brakha qui nous reste : « XYZ[\]\^_`[a -bc\ ]\XdY e-f da-Quelles sont bonnes tes tentes (maisons d’étude) Yaakov ! tes
demeures (synagogues) Israël ». Grâce à la Torah nous pourrons découvrir la perfection qui réside en nous et utiliser toutes nos Midot
(traits de caractère) de façon équilibrée et harmonieuse, cela entraînera le retour de toutes les bénédictions dans leur forme initiale et nous
permettra de voir békarov (promptement) la venue du Machia’h.


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