dvar torah paracha Vayechev

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Trés beau Dvar Torah riche d enseignements et de vérité comme toujours .
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VAYECHEV: Le secret de la réussite

« Et Yossef fut descendu en Egypte. Potifar, officier de Pharaon…l’acheta de la main des Ychmaélites… Hachem était avec Yossef, et
il fut un homme prospère… tout ce qu’il entreprenait Hachem le faisait réussir...Yossef trouva grâce aux yeux de son maître…(ce dernier)
l’établit dans sa maison et tout ce qui était à lui, il le lui confia… » (Béréchit 39-2,4).
La Torah attribue le succès de Yossef au fait qu’ « Hachem était avec lui ».
Rachi explique: « Hachem était avec lui »-(cela signifie que) le nom d’Hachem était perpétuellement dans sa bouche. Le Midrach
Tan’houma (Vayechev 8) raconte que lorsqu’il entrait pour servir Potifar il murmurait : Hachem, Tu es celui en qui j’ai confiance, Tu
es mon Maître. Que je trouve grâce, bonté et miséricorde à Tes yeux, aux yeux de tous ceux qui me voient et aux yeux de Potifar…
1°) Nous aussi, nous avons souvent le nom d’Hachem en bouche : « Baroukh Hachem… Béézrate Hachem… » mais nous n’avons pas
toujours la réussite de Yossef. Quel est donc son secret ?
La semaine prochaine, Béézrate Hachem, nous aurons le mérite de fêter H’anoucah.
Pendant les 8 jours de fête nous ajouterons dans la Amida (prière quotidienne) un texte rédigé par nos Sages (Al Hanissim) qui loue
Hachem pour les miracles qu’Il nous a fait à cette époque. En voici un extrait : « Au temps de Matatia ben Yoh’anan l’Hasmonéen…
quand l’empire grec impie s’est levé contre le peuple d’Israël pour leur faire oublier leur Torah et les détourner des décrets de Ta
volonté…Tu t’es tenu avec eux dans leurs souffrances…Tu as livré
les forts dans les mains des faibles,
les nombreux dans les mains des peu nombreux,
les impies dans les mains des tsadikim (justes),
les impurs dans les mains des purs,
les fauteurs dans les mains de ceux qui étudient ta Torah… ».
2°) Le Rav Friedlandler ; s’interroge sur ce texte qui a priori ne parait pas homogène. En effet, en premier lieu nous qualifions les
H’achmonayim (Hasmonéens- combattants juifs) par des termes négatifs (faibles, peu nombreux) et louons ainsi Hachem qui les a
quand même rendus victorieux. Par contre, dans la suite de cette prière nous les décrivons par des termes élogieux (tels que justes,
purs,…) qui au contraire justifient leur victoire contre l’Empire Grec.
Le texte de la prière est connu pour être l’un des plus profonds que nous possédions dans lequel chaque mot est compté et pesé. Comment
résoudre ce manque d’homogénéité au sein de la même phrase ?
1. La Guémara Taanit (25a) raconte l’histoire de Rabbi H’anina Ben Dosa qui vit sa fille attristée à la veille de Chabbat. Il lui dit :
« -Pourquoi es tu triste ? Elle dit: - au lieu de préparer de l’huile pour les lumières de Chabbat j’ai pris du vinaigre…Il lui répondit :
qu’est ce que cela fait, Celui qui a dit à l’huile de brûler dira au vinaigre de brûler ! La lampe brûla tout Chabbat jusqu’à qu’on leur
apporta une nouvelle flamme pour la havdala ». Les commentateurs posent plusieurs questions sur cette étonnante histoire. N’est-il
pas écrit: « On ne doit pas compter sur les miracles » (Pessah’im 64b) et aussi : « Rabbi Yanaï dit : un homme ne doit pas se tenir
dans un endroit dangereux en comptant sur un miracle car peut être qu’il n’en aura pas. Et s’il mérite qu’on lui fasse un miracle ce sera
« déduit » de son « compte de mitsvot » (ce qui n’est pas du tout souhaitable!) » (Taanit 20b).
Le Rav Dessler ; explique qu’il n’y a pas en réalité de véritable différence entre la Nature et le Miracle. Tout ce qui se
passe dans le monde n’a pas d’autre cause que la Volonté d’Hachem, même si souvent nos yeux trouvent des causes humaines et logiques
aux évènements. Nous appelons Miracle les réalisations d’Hachem que nous n’avons pas l’habitude de voir. Nous parlons, par
contre, de lois naturelles pour désigner les actions qu’Hachem renouvelle selon un modèle reconnaissable ou familier. Par exemple:
si la mer rouge s’ouvrait tous les jours à 12h00 nous n’en parlerions plus comme un miracle. Cette « familiarité » avec les actions quotidiennes d’Hachem est une épreuve pour l’homme : ou il choisit de les attribuer directement à la volonté Divine ou il choisit de
considérer que les choses fonctionnent toutes seules : « naturellement ».
Rabbi H’anina Ben Dosa à force de travailler sur sa Emounah (foi) a réussi à surmonter l’épreuve de la Nature et son illusion, à tel
point qu’il n’existait plus pour lui de différence entre un événement dit « naturel » et un évènement plus rare que l’on appelle miracle.
On ne peut donc plus lui reprocher de compter sur un prodige car il attribuait tout ce qu’il voyait à la volonté divine avec la même ferveur.
Puisque pour lui tout était Miracle, mida kénégued mida (mesure pour mesure) Hachem acceptait de lui envoyer de nombreuses
faveurs, même si elles paraissent exceptionnelles à nos yeux.
Pour répondre à la question concernant le secret de la réussite de Yossef, il convient de préciser que Yossef s’est également distingué
par son extraordinaire Emounah. Il ne voyait, dans tous les évènements de la vie courante et dans toutes ses réussites, que la main
bienfaitrice d’Hakadoch Baroukh Hou. Il n’est pas étonnant de constater, comme dans l’exemple de Rabbi H’anina, sa miraculeuse
réussite qui l’a d’ailleurs fait passer de prisonnier à Vice-roi ! Notre paracha nous révèle son secret : « le nom d’Hachem était perpétuellement
dans sa bouche » (Rachi). A force de remercier sincèrement Hachem pour chaque chose et de placer toute sa confiance en
Lui malgré les épreuves, Yossef a pu atteindre de hauts niveaux de Emounah.
Le Rav Friedlander ; ajoute que si Yossef s’est tellement renforcé en Emounah c’est parce qu’il n’hésitait pas à prier Hachem
à de nombreuses reprises dans la journée, même pour de petites choses, montrant ainsi qu’il était conscient que tout est entre Ses
mains. C’est de cette manière qu’il a réussi à annuler la notion de Nature et de Miracle en priant Hachem pour des choses simples et
naturelles, de même que l’on prie Hachem lorsque l’on attend de grandes délivrances. Il faut savoir que c’est ainsi qu’Hachem veut
que l’on se comporte avec Lui, explique Rav Friedlander. Il attend qu’on se tourne vers Lui constamment et pas seulement dans les
situations désespérées…
D’ailleurs il est tranché dans le Choulkhan aroukh (Ora’h H’ayim 230-4, expliqué par le Michna Broura 6) qu’avant la prise de médicament,
ou avant n’importe quel soin médical, nous avons l’obligation de dire une prière pour leur réussite afin d’affirmer et d’ancrer
en nous que la guérison n’est qu’entre les mains d’Hachem. Le Chaar Hatsioune (sur place) ajoute qu’avant chaque entreprise (même
une simple course) nous devons prier pour qu’Hakadoch Baroukh Hou la fasse réussir.
2. Le Rav Friedlander ; répond que la prière de Al Hanissim que nous réciterons Béezrate Hachem pendant les 8 jours de
H’anoucah est parfaitement homogène. En réalité, les cinq expressions citées pour décrire les H’achmonayim (H’asmonéens) (faibles,
peu nombreux, justes, pures, qui étudient) sont toutes des notions positives qui expliquent leur victoire, même les termes:
« faibles » et « peu nombreux ». Selon la Torah, se sentir faible ou fragile est un atout pour gagner car Hachem n’aide pas ceux
qui se croient forts et ceux qui ne reconnaissent pas qu’ils ont besoin de Lui dans tous les domaines. Comme il est écrit dans les Téhilim
(100) : « il est notre D... et nous sommes Son peuple, le petit bétail qu’il fait paître ». Le Midrach (Yalkout Chimoni 247) commente
: Quand est ce que nous sommes Son peuple ? Quand nous nous sentons comme des agneaux dépendants de leur berger. Si au
contraire nous nous sentons forts comme des lions et que nous nous en vantons, Hachem dit à notre sujet : « J’avais mon héritage,
comme un lion dans la forêt…c’est pour cela que Je l’ai détesté ».
Ainsi une des marque de grandeur spirituelle la plus importante pour un juif c’est de se sentir petit, faible comme un agneau, entièrement
dépendant d’Hakadoch Baroukh Hou. Comme le témoigne la prière de « Al hanissim », les H’achmonayim sont appelés faibles
et c’est tout à leur honneur car cela rappelle leur qualité d’humilité.
De même le fait qu’ils furent peu nombreux (une dizaine de Hasmonééens contre des millions de grecs) ne fut pas un handicap même
d’un point de vue militaire. En effet, seuls des hommes capables de partir au combat avec si peu de soldats sont aptes à être sauvés par
Hachem et à mériter de si grands prodiges. Par leur abnégation, ils ont prouvé leur attachement à la Torah et leur confiance en Hachem
qui dépasse de loin la logique et le rationnel. C’est donc parce qu’ils ont combattu en se sentant faibles et en étant peu nombreuxpreuve
de leur Emounah parfaite- qu’ils ont remporté la guerre.
Il est écrit dans Michlé « Reconnais Hachem dans tous tes chemins et Il les aplanira » (3,6).
Rabénou Yona commente : il existe des personnes qui prient Hachem que pour des choses importantes : une affaire commerciale, un
grand voyage…mais lorsqu’il s’agit d’un évènement courant, ils ne le mentionnent pas. Peut être parce que la chose leur semble naturelle,
ou parce que son échec n’entraînerait pas de graves conséquences…C’est sur cela qu’il est dit : « Connais Le (: prie Le) dans tous
tes chemins… » c’est à dire même pour une petite chose matériel qui à nos yeux ne mériterait pas une prière. Au niveau spirituel, par
contre, l’enjeu est énorme car cette petite prière permet d’ancrer en nous le sentiment que tout dépend d’Hachem de façon équivalente,
la Nature et le Miracle. N’oublions pas la fin du verset que l’on peut appliquer à Yossef et à chacun des lecteurs qui mettra ce Dvar
torah en pratique: « Connais Le dans tous tes chemins et Lui les aplanira » : Il les fera aboutir avec un grand succès !
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Pour la petite histoire …
Pendant la guerre des 6 jours en 1967 les Égyptiens annoncèrent que s’ils réussissaient à conquérir Israël, ils détruiraient toute sa
population (h’ass véchalom). La radio égyptienne qui était à l’époque le « porte-parole » de l’armée, promettait d’exterminer tous les
juifs... sauf.les habitants des quartiers religieux de Jérusalem. La radio ne donna, bien entendu, aucune explication à cela. En réalité,
la raison était que les communautés religieuses de Jérusalem avaient organisé de grandes prières publiques contre l’ennemi menaçant.
Cela était parvenu aux oreilles des généraux égyptiens qui connaissaient la portée de telles prières et craignaient les Juifs quand ils
implorent leur Créateur de les sauver. Ils cherchèrent donc un moyen de les empêcher de prier. Comment? Ils leur firent croire qu’ils
n’étaient pas en danger et qu’ils seraient épargnés. La force de la prière devait ainsi s’en trouver amoindrie puisque la motivation n’est
pas la même selon qu’on implore Hachem de sauver nos propres vies ou celle des autres. N’est-il pas extraordinaire de voir nos ennemis
reconnaître et craindre la force de nos prières ?

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