Société

ONPC : BHL voit de l'antisémitisme dans les affaires qui ont touché Fabius et DSK

Par Feujworld Publié le
Voici la chute de Laurent Fabius dans l'affaire du sang contaminé et celle de Dominique Strauss-Kahn au Sofitel réunies sous la bannière de l'antisémitisme par Bernard-Henri Lévy. Invité de On n'est pas couché (ONPC) sur France 2 le 13 février au soir, pour évoquer son nouvel ouvrage L'Esprit du judaïsme, BHL a estimé que les deux hommes politiques avaient souffert - et probablement chuté - à cause d'une "longue tradition dans notre antisémitisme national, [celle] du crime rituel". 

Après 45 minutes de débats, la chroniqueuse Léa Salamé cite un passage de l'ouvrage de BHL qui entend décrypter l'affaire du sang contaminé, qui a valu à Laurent Fabius d'être poursuivi puis relaxé en 1999 par la Cour de justice de la République. BHL considère que la France "ne sacre un juif roi de l'époque ou roi du système que pour mieux le honnir et, quand elle peut, l'abattre." Il poursuit en plateau : "La France antisémite, cette France qui a été majoritaire il y a un siècle, qui a été majoritaire il y a 70 ans, et qui est en train de se réveiller aujourd'hui, elle ne sacre un juif que pour mieux l'abattre." Il prend alors pour exemple Laurent Fabius et Benjamin Disraeli, Premier ministre britannique et juif du 19e siècle. La France n'aurait alors, selon lui, pas su traiter Fabius comme un Disraeli :

"Je fais une comparaison très simple dans le livre : deux personnes qui sont les mêmes, qui se ressemblent. Un qui est Français, qui s’appelle Laurent Fabius, l’autre qui est Anglais et s’appelle  enjamin Disraeli. Toute la différence est là. La manière à l’époque dont on a ressorti à un ancien Premier ministre français une histoire de sang contaminé, c’est à dire de crime rituel, dit quelque chose d’une tendance dans notre pays. La façon dont l’Angleterre a fait de Benjamin Disraeli le plus flamboyant de ses tandis, le plus glorieux de ses premiers ministres a quelque chose d’admirable."Rien à voir !, réagissent Léa Salamé et Laurent Ruquier en plateau. "On ne peut pas voir de l'antisémitisme partout", rétorque l'animateur, rappelant que le scandale du sang contaminé n'avait pas mis fin à la carrière de Laurent Fabius, bien au contraire, puisque celui-ci est devenu président de l'Assemblée nationale et ministre des Affaires étrangères par la suite.
 


L'échange ne s'arrête pas là. Léa Salamé décide d'évoquer dans la foulée l'affaire du Sofitel qui a marqué la fin de la carrière politique française de DSK. Provocatrice : "Vous pensez que DSK c'est un complot antisémite ?". "Oui, on peut se poser la question", répond le philosophe avant de continuer :

"Je pense qu'il y a eu à certains moments, dans certains portraits de lui que j'ai lu dans la presse française, quelque chose qui ne sentait pas bon, quelles qu'aient été ses fautes éventuelles. (...) Il y avait quelque chose là qui n'était pas sain."

Il refusera tout de même (ouf !) l'utilisation du terme "complot" :

"[Ce n'est] certainement pas un complot mais la façon dont une partie de la presse s'est emparée de cette histoire, en a fait un espèce de monstre où toutes les frustrations, les désirs inavoués... Moi je me rappelle certains hommes politiques devenant littéralement fous face à cette affaire DSK. (...) Je ne me suis jamais posé la question de s'il y entrait de l'antisémite... mais puisque vous me posez la question, il y entrait probablement une part d'antisémitisme."

Léa Salamé concluera : "Je pense que c'est ça la faiblesse de votre texte. Il faut dénoncer la montée de l’antisémitisme et elle est réelle, mais vous l’affaiblissez en voyant de l’antisémitisme partout. En voyant dans l’affaire du sang contaminé, un complot antisémite contre Laurent Fabius."



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