MORT D'UN JUSTE

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Pour reprendre SMOSKA, je connaissais beaucoup de proches qui sont décédés à la moitié de son âge, voire beaucoup moins.
Donc ça n'a rien d'injuste, Kaubi.

Mais j'imagine que c'était juste histoire de placer un bon mot. Pas trop réussi cette fois.

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

KOL A KAVODE, A TOI, MJJ ET EGALEMENT A TOI, ROIS, VOUS AVEZ SU PRENDRE, 1 MINUTE POUR PARLER DE MR WIESENTHAL, QUI FUT UN GRAND HOMME. QUE D... REPOSE SON AME EN PAIX, IL L A BIEN MERITE, AMEN

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Soucaria

il n'y a pas qu'eux qui en parlent, le même sujet avait déjà été posté dans "être Juif dans le monde"

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Aujourd'hui Simon Wiesenthal sera entérré a TLV.

Je me repete donc:

"essayez d'observer (et de faire observer) 1 minute de silence a sa memoire.

Choisissez l'heure que vous voulez... On s'en fout! Que ce soit 12h, 13h ou avant le kiddouche ou bien les trois, je penses qu'il l'aura amplement mérité."

Merci d'avance

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Cette biographie de Simon Wiesenthal (z’’l), le ''chasseur de nazis'' décédé à l'âge de 96 ans et demi à Vienne (Autriche), est publiée en anglais sur le site internet du Centre Simon Wiesenthal

Simon Wiesenthal était né en 1908, à Buczacz (Ukraine). Après la mort de son père tué lors de la Première Guerre mondiale, sa mère amène sa famille à Vienne, puis retourne à Buczacz où elle se remarie.
Le jeune Simon Wiesenthal souhaite entrer à l’Institut Polytechnique de Lvov, mais doit y renoncer en raison des quotas visant les étudiants juifs. Il entre à l’Université technique de Praque dont il sort architecte en 1932.

En 1936, il épouse Cyla Mueller et entre dans un cabinet d’architectes à Lvov.
Après la signature du pacte germano-russe de ’’ non-agression ’’, l’Armée russe occupe Lvov et lance la Purge rouge des marchands, industriels et autres professionnels juifs. Le beau-père de Simon Wiesenthal est arrêté par le NKVD (police secrète soviétique) et meurt en prison. Son beau-frère est tué, et Simon Wiesenthal est contraint de fermer son affaire et devient ouvrier. Il parvient à éviter, ainsi que sa mère et son épouse, la déportation en donnant un pot-de-vin à un commissaire du NKVD.

A l’arrivée des Allemands en 1941, il est assigné, ainsi que sa femme, au camp de travail forcé lié au chemin de fer de Lvov. En août 1942, sa mère est envoyée au camp de la mort de Belzec. En septembre 1942, la plupart des membres de sa famille et de celle de son épouse sont morts par la mise en œuvre de la Solution finale, soit 89 personnes.
Simon Wiesenthal parvient à obtenir de faux papiers pour sa femme, la faisant passer pour une Aryenne. Son épouse est assignée au travail forcé dans la région rhénane.

En octobre 1943, Simon Wiesenthal échappe du camp d’Ostbahn avant que les Nazis ne commencent la liquidation des déportés. Il est capturé de nouveau en juin 1944 et renvoyé à Janwska. A l’approche des troupes alliées, les 200 gardiens du camp emmènent les 34 prisonniers survivants - à l’origine, le camp comptait 149 000 personnes – dans la retraite de l’Armée allemande, traversant Plaszow, arrivant à Gross-Rosen, Buchenwald puis Mauthausen, en Autriche, où une unité américaine entre le 5 mai 1945.

Dès que sa santé le lui permet, Simon Wiesenthal rassemble pour la Section Crimes de guerre de l’Armée américaine les preuves des atrocités commises par les Nazis.
Il travaille ensuite pour le Bureau de services stratégiques et de contre-renseignement de l’Armée et dirige le Comité juif central de la zone américaine en Autriche. Les preuves qu’il réunit sont utilisées lors des procès pour crimes de guerre dans cette zone.
Il retrouve son épouse en 1945 et leur fille Pauline naît en 1946.

En 1947, Simon Wiesenthal ouvre avec 30 volontaires le Centre historique de documentation juive à Linz (Autriche) en vue de futurs procès. Mais la Guerre froide survient et son bureau ferme en 1954. Les archives, sauf le dossier sur Adolf Eichman qui avait supervisé la mise en œuvre de la Solution finale, sont données à Yad Vashem.

En 1953, Simon Wiesenthal apprend que Eichmann se trouve en Argentine. Il transmet l’information à l’Etat d’Israël via l’ambassade israélienne à Vienne et en 1954 en informe Nahum Goldmann, mais le FBI avait reçu l’information selon laquelle Eichmann était à Damas, en Syrie. En 1959, Israël est informé par l’Allemagne qu’Eichmann vit à Buenos Aires (Argentine) sous le nom de Ricardo Klement. Des agents israéliens capturent ce Nazi et l’amènent en Israël où il est jugé, reconnu responsable de meurtres en masse et exécuté le 31 mai 1961.

Encouragé par la capture d’Eichmann, Wiesenthal réouvre le Centre de documentation juive, cette fois à Vienne, et concentre ses efforts exclusivement vers la chasse aux criminels de guerre. Un de ses principaux dossiers prioritaires est Karl Silberbauer, l’officier de la Gestapo qui avait arrêté Anne Franck, la jeune Allemande âgée de 14 ans assassinée par les Nazis après s’être cachée dans un grenier à Amsterdam pendant deux ans. Les propagandistes néerlandais néo-nazis avaient réussi à jeter le discrédit sur l’authenticité du fameux journal d’Anne Frank jusqu’à ce que Wiesenthal localise Silberbauer, alors inspecteur de police en Autriche, en 1963. ’’ Oui, j’ai arrêté Anne Franck ’’, avoue Silberbauer, une fois confronté.

En octobre 1966, seize officiers SS, dont neuf avaient été repérés par Wiesenthal, sont jugés à Stuttgart (Allemagne de l’Ouest), pour leur participation dans l’extermination des Juifs de Lvov. Bien placé sur la liste des individus les plus recherchés : Franz Stangl, le commandant des camps de concentration de Treblinka et Sobibor en Pologne. Après trois ans du travail patient et secret mené par Wiesenthal, Stangl est localisé au Brésil et extradé vers l’Allemagne de l’Ouest où il est emprisonné en 1967. Il est condamné à la prison à vie et meurt en prison.

Le livre de souvenir de Wiesenthal, ’’ Les assassins sont parmi nous ’’, est publié en 1967. Lors d’un séjour aux Etats-Unis où il assure la promotion de ce livre, Wiesenthal annonce qu’il avait découvert Hermine Ryan, née Braunsteiner, une femme au foyer vivant dans le Queens, un quartier de New York. Selon le dossier, Mme Ryan avait supervisé l’assassinat de plusieurs centaines d’enfants à Majdanek. Elle est extradée vers l’Allemagne où elle est condamnée en 1973, comme criminelle de guerre, à la prison à vie.

Le Centre de documentation juive à Vienne et un bureau de trois pièces, indescriptible, peu meublé et où travaillaient trois personnes, en plus de Wiesenthal. La principale tâche de Wiesenthal consistait à rassembler et analyser les informations. Dans ce travail, il était aidé par un réseau vaste, informel et international d’amis, de collègues et de sympathisants, dont les vétérans allemands de la Seconde Guerre mondiale, horrifiés par les horreurs dont ils ont été témoins. Il recevait même des tuyaux d’anciens Nazis qui en voulaient à d’autres anciens Nazis. Une branche spéciale de son bureau de Vienne informait sur les activités de groupes néo-nazis.

Soigneusement, Wiesenthal recueillait chaque document, l’enregistrait et écoutait les nombreux témoignages des survivants. Avec la perspicacité d’un architecte, la perfection d’un Talmudiste, un talent brillant pour la pensée investigatrice, il rassemblait les informations les plus obscures, les plus incomplètes, et apparemment non pertinentes et sans lien, pour édifier des dossiers assez solides pour tenir devant une cour de justice. Les dossiers étaient alors présentés aux autorités appropriées. Quand, et cela arrivait souvent, ils échouaient en raison de l’indifférence, de sentiments pro-nazis ou pour d’autres raisons, Wiesenthal se tournait vers les médias, car l’expérience lui avait enseigné que la publicité et une opinion publique indignée sont des armes puissantes.

Le travail à faire est énorme. Les dossiers des criminels de guerre d’Allemagne contiennent plus de 90 000 noms, la plupart de noms d’individus qui n’ont jamais été jugés. Des milliers d’anciens Nazis, dont les noms n’apparaissent pas dans ces dossiers, sont connus pour détenir des postes importants en Allemagne. A part les dossiers eux-mêmes, il y a l’énorme tache de persuader les autorités et le public que la Shoah a été un fait massif et dominant. A la fin de ses mémoires, Wiesenthal cite un caporal SS lui disant en 1944 :
’’ Vous diriez la vérité [sur les camps de la mort] aux Américains. Et vous savez ce qui se passera, Wiesenthal ? Ils ne vous croiront pas. Ils diront que vous êtes fou. Peut-être vous mettront-ils dans un asile. Comment peut-on croire ce terrible business, à moins d’y avoir survécu ’’.

Wiesenthal a notamment été honoré de décorations de mouvements de résistance autrichiens et français, la Médaille néerlandaise de la liberté, la Médaille luxembourgeoise de la liberté, le Prix de la Ligue américaine pour l’aide aux réfugiés, la Médaille d’or du Congrès remise par le Président Jimmy Carter en 1980, et la Légion d’honneur française reçue en 1986. Wiesenthal était conseiller pour le thriller ’’ Le dossier Odessa ’’ (1974) et ’’ Ces garçons venus du Brésil ’’ (1978), un film tiré du livre éponyme de Ira Levin, avec Sir Laurence Olivier dans le rôle de Herr Lieberman, un personnage inspiré de Wiesenthal.

En 1981, le Centre Simon Wiesenthal a produit le documentaire ’’ Génocide ’’ qui a reçu un Oscar, dont le texte était dit par Elizabeth Taylor et Orson Welles, et présenté par Simon Wiesenthal.

Wiesenthal vivait dans un appartement modeste à Vienne et passait ses soirées à répondre aux courriers, étudier des livres et des dossiers, s’occupait de sa collection de timbres. Il vivait là avec son épouse Cyla jusqu’à sa mort le 10 novembre 2003.

Comme on peut s’en douter, Simon Wiesenthal a reçu de nombreuses lettres anonymes le menaçant et l’insultant. En juin 1982, une bombe a explosé devant la porte d’entrée de sa maison provoquant d’importants dommages.
Heureusement, nul n’a été blessé. Depuis, sa maison et son bureau étaient gardés par un policier armé. Des néo-nazis - un Allemand et plusieurs Autrichiens – furent arrêtés pour cet attentat. L’Allemand, reconnu comme principal auteur de cet acte, a été condamné à cinq ans de prison. On demandait souvent à Wiesenthal d’expliquer ses motivations pour devenir un chasseur de Nazis. Selon Clyde Farnsworth du ’’ New York Times Magazine ’’ (2 février 1964), Wiesenthal a passé un jour un shabbat dans le foyer d’un ancien déporté à Mauthausen devenu un joaillier aisé.
Après le dîner, ce dernier lui dit :
’’ Simon, si tu étais revenu à ta profession d’architecte et avais construit des maisons, tu serais devenu millionnaire. Pourquoi ne l’as-tu pas fait ? ’’

Wiesenthal lui répondit :
’’ Tu es un homme religieux. Tu crois en D. et en la vie après la mort. Moi aussi. Quand nous irons dans l’autre monde et rencontrerons les millions de Juifs tués dans les camps et qu’ils nous demanderont : ’’ Qu’avez-vous fait ? ’’, il y aura beaucoup de réponses.
Tu diras : ’’ Je suis devenu un fabricant de bijoux’’, un autre dira ’’ J’ai fait la contrebande de café et de cigarettes américaines ’’, un autre dira : ’’ J’ai construit des maisons’’, mais moi je dirai : ’’ Je ne vous ai pas oublié ’’ ’’.

Centre Simon Wiesenthal :
http://www.wiesenthal.com

Forums

partagez et débattez