Statut des Juifs sous Vichy

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

J'ai fait une petite recherche sur google et j'ai trouvé qu'il fallait avoir 3 grands-parents Juifs ou deux si son conjoint était Juif pour être catalogué comme Juif dans les années 40. En 41 ce statut fut aggravé.

Je me posais la question de savoir ce qu'il advenait du conjoint non-Juif dans les couples mixtes. Apparemment, il n'était pas déporté, ni même inquiété. Il permettait même à son conjoint d'être à l'abri des arrestations au début. Quelqu'un en saurait plus ?

Ancien utilisateur
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je pense que même avec les couples mixtes, il avait la deporation. les lois halakhique n'a pas appliqué avec eux, donc qqun avec un parent catho- et un parent juif...et etait consideré comme juif...Comme ss le III° Reich

Ancien utilisateur
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Tout ça est vrai.

"Permettre à son conjoint d'être à l'abri" provient surtout de la bureaucratie française, capable du pire, et parfois du meilleur.
Le fonctionnaire de Vichy n'avait pas des Allemands derrière son épaule 24h/24, il pouvait rayer des noms comme en ajouter.

Ma famille a été épargnée par le maire d'un petit village du Puy de Dôme (Toi l'Auvergant...) simplement parce qu'il a désobéi à un ordre de Vichy de recenser et signaler les juifs de sa commune.

Bref, la France est un cas à part, avec un "taux de survie" des juifs bien supérieur à la plupart des pays européens (à part le Danemark et la Bulgarie).

Ancien utilisateur
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malheureusement il y a beaucoup de personnes qui s'imùaginent que ce sont les vrais criteres pour etre juif

Ancien utilisateur
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"avec un "taux de survie" des juifs bien supérieur à la plupart des pays européens (à part le Danemark et la Bulgarie)."

oui mais il faut expliquer pourquoi en France il y avait plus de possibilités de fuite poèur les Juifs que dans les autres pays européens. D'abord elle était beuacoup plus vaste et moins peuplée que les autres, et beaucoup de Juifs ont eu la possibilité, parfois heureuse parfois manquée, de se cacher à la campagne, voire à la montagne (il y a beaucoup de massifs montagneux différents, de zones forestières et/ou vides en France). De plus, la France avait une position géographique intéressante, avec une possibilité de fuite vers la Suisse, l'Espagne, la Grande Bretagne... Enfin, il y avait pendant un temps la "zone libre", qui servi d'échapatoire pendant un temps. Les Pays-Bas, par exemple, n'avaient aucun de ses "avantages".

Ce que je veut dire, c'est que s'il y a eu un nombre plus important de survivants en France, ce n'est pas dû à l'administration française de l'époque, qui a collaboré dans l'immense majorité des cas, conrairement à ce que tes propos pourraient laisser supposer.

Le cas du Danemark me semble beaucoup plus exemplaire en matière d'aide de la population et de d'administration envers les Juifs.

Ancien utilisateur
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MICKBOGOS


Exacte! C'est bien dommage.

Ancien utilisateur
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JP sartre : "le juif est un homme que les autres hommes tiennent pour juif, voila la vérité simple dont il faut partir"

Le critère de J.P.Srtre me parait à moi "bien plus vrai" que ceux de monsieur MICBOGOS...

Ancien utilisateur
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Bzh75


"Expliquer pourquoi", tu le fais ici même, et si Nath s'en donne la peine, il y a une grande littérature sur le sujet.

Tu as certainement raison sur la plupart des éléments cités.
J'ajoute que les pays bas n'avaient pas un gouvernement collabo à la française.

Mais tu ne m'ôteras pas de l'idée que si cette survie a été particulièrement élevée (j'en suis l'un des bénéficiaires), c'est aussi en raison de la dimension universaliste du caractère français (celle que tu abhorres, née de la révolution). L'antisémitisme n'était pas partagé par une majorité de français (à l'inverse des pays de l'est).

Le paysan auvergnat dont je te parlait n'avait pas l'antisémitisme chevillé au corps du paysan polonais ou ukrainien. De plus, les juifs assimilés décriés ici chaque matin pouvaient précisément se fondre dans la masse, n'être pas des étrangers.

Ancien utilisateur
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"Mais tu ne m'ôteras pas de l'idée que si cette survie a été particulièrement élevée (j'en suis l'un des bénéficiaires), c'est aussi en raison de la dimension universaliste du caractère français (celle que tu abhorres, née de la révolution)."

Abhorrer est un mot singulièrement violent... je ne le fais pas mien. Je n'aime pas "l'universalisme" français, parce que c'est une grande hypocrisie, c'est tout. Derrière de beaux principes on veut dominer les autres.

Maintenant je ne vois pas le rapport de cause à effet entre l'universalisme et le fait de sauver des Juifs. Les nazis aussi étaient universalistes (les aryens étaient voués à conquérir le monde), et ils voulaient détruire les Juifs! Ce que je vois, c'est que la France, tout son système politico-administratif a collaboré. Le reste est littérature.

"L'antisémitisme n'était pas partagé par une majorité de français (à l'inverse des pays de l'est)."
Alors là permet-moi d'en douter fortement! Effectivement le paysan auvergnat, qui n'en avait jamais vu de sa vie, n'en entendait jamais parler, n'était pas antisémite! N'empêche que l'opinion publique française, les médias, une bonne partie des décideurs politiques et économiques de l'époque et la quasi totalité des intellectuels français étaient antisémites, c'est clair.

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

A mon sens l'universalisme des Lumières c'est précisément l'idée que chaque homme équivaut chaque homme. Les Nazis étaient à l'opposé puisqu'ils classent l'espèce humaine en races.

Pour le reste la place manque. "Tous les intellectuels" est évidemment abusif, à commencer par ceux qui avaient quitté la France. Drieu ou Brasillach sont loin de représenter toute l'intelligentsia.
Les paysans dont tu parles et qui n'avaient jamais vu de juifs de leur vie n'étaient pas antisémites, et je ne vois en quoi le fait de "voir des juifs" pourrait expliquer la chose de façon aussi mécanique. On sait que les polonais actuels restent antisémites sans juifs.

Considérer TOUS les français de l'époque comme des résistants est évidemment faux, mais l'inverse l'est aussi, en particulier dans leur attitude envers les juifs (même si je suis d'accord avec toi quand tu dis que le fait d'avoir conservé une administration française faisait une grande différence avec les Pays Bas ou la Grèce. L'exemple Danois est à saluer mais atypique (un petit nombre de juifs pouvant passer en bateau dans un pays neutre proche plus accueillant que la Suisse ou l'Espagne).

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