coin poesie

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Cyrelette et Vik, je me couche, j'ai trouvé meilleur que moi

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

TRIS

Notre professeur nous a fait connaître un grand poête de ton pays .Il n'était pas juif mais francais comme toi et pourtant il est mort dans les camps nazis.

La poésie de Desnos, c'est la poésie du courage.

Si tu ne connais pas Robert Desnos, ou le connais peu, c'est peut-être une bonne idée de mentionner que

22 février 1944 : arrestation du poête par les SS Nazis

22 février - 20 mars 1944 : enfermé dans la prison de Fresnes

20 mars - 27 avril 1944 : envoyé au camp de Royallieu à Compiègne

27 avril - 30 avril 1944 : il fait partie d'un convoi de 1700 hommes pour Auschwitz

12 mai - 14 mai 1944 : transferé dans le convoi pour Buchenwald

25 mai 1944 : reduit à un millier d'hommes le convoi gagne Flossenburg

2 - 3 juin 1944 : un groupe de 85 hommes est acheminé vers le camp de Flöha en Saxe, une usine de textiles désaffectée où les déportés fabriquent des carlingues d 'avions messerschmitt.


Le 15 avril, 57 d'entre eux sont fusillés.

Vers la fin du mois d'avril la colonne est scindée en deux groupes : les plus épuisées - dont Desnos - sont acheminés jusqu'à Térézin, en Tchécoslovaquie, les autres sont abandonnés à eux-mêmes. Desnos meurt le 8 juin 1945.

-------------------------------------------------

Lettre à Youki


Mon Amour,


Notre souffrance serait intolérable si nous ne pouvions la considérer comme une maladie passagère et sentimentale. Nos retrouvailles embelliront notre vie pour au moins trente ans. De mon côté, je prends une bonne gorgée de jeunesse, je reviendrai rempli d'amour et de forces ! Pendant le travail, un anniversaire, mon anniversaire fut l'occasion d'une longue pensée pour toi. Cette lettre parviendra-t-elle à temps pour ton anniversaire? J'aurais voulu t'offrir 100 000 cigarettes blondes, douze robes des grands couturiers, l'appartement de la rue de Seine, une automobile, la petite maison de la forêt de Compiègne, celle de Belle-Isle et un petit bouquet à quatre sous. En mon absence achète toujours les fleurs, je te les rembourserai. Le reste, je te le promets pour plus tard.

Mais avant toute chose bois une bouteille de bon vin et pense à moi. J'espère que nos amis ne te laisseront pas seule ce jour. Je les remercie de leur dévouement et de leur courage. J'ai reçu il y a une huitaine de jours un paquet de J.-L. Barrault. Embrasse-le ainsi que Madeleine Renaud, ce paquet me prouve que ma lettre est arrivée. Je n'ai pas reçu de réponse, je l'attends chaque jour. Embrasse toute la famille, Lucienne, Tante Juliette, Georges. Si tu rencontres le frère de Passeur, adresse-lui toutes mes amitiés et demande- lui s'il ne connaît personne qui puisse te venir en aide. Que deviennent mes livres à l'impression? J'ai beaucoup d'idées de poèmes et de romans. Je regrette de n'avoir ni la liberté ni le temps de les écrire Tu peux cependant dire à Gallimard que dans les trois mois qui suivront mon retour, il recevra le manuscrit d'un roman d'amour d'un genre tout nouveau. Je termine cette lettre pour aujourd'hui.

Aujourd'hui 15 juillet, je reçois quatre lettres, de Barrault, de Julia, du Dr Benet et de Daniel. Remercie-les et excuse-moi de ne pas répondre. Je n'ai droit qu'à une lettre par mois. Toujours rien de ta main, mais ils me donnent des nouvelles de toi; ce sera pour la prochaine fois. J'espère que cette lettre est notre vie a venir. Mon amour, je t'embrasse aussi tendrement que l'honorabilité l'admet dans une lettre qui passera par la censure. Mille baisers. As-tu reçu le coffret que j'ai envoyé a l'hôtel de Compiègne?


Robert

15 juillet 1944.




Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Ben ouais mais Jean Ferrat aussi ... faut pas rêver rivaliser avec jean ferrat... tain le plus beau poème du monde ...

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Le veilleur du Pont-au-Change




Je suis le veilleur de la rue de Flandre,
Je veille tandis que dort Paris.
Vers le nord un incendie lointain rougeoie dans la nuit.
J'entends passer des avions au-dessus de la ville.

Je suis le veilleur du Point du Jour.
La Seine se love dans l'ombre, derrière le viaduc d'Auteuil,


Sous vingt-trois ponts à travers Paris.
Vers l'ouest j'entends des explosions.


Je suis le veilleur de la Porte Dorée.
Autour du donjon le bois de Vincennes épaissit ses ténèbres.
J'ai entendu des cris dans la direction de Créteil
Et des trains roulent vers l'est avec un sillage de chants de révolte.


Je suis le veilleur de la Poterne des Peupliers.
Le vent du sud m'apporte une fumée âcre,
Des rumeurs incertaines et des râles
Qui se dissolvent, quelque part, dans Plaisance ou Vaugirard.
Au sud, au nord, à l'est, à l'ouest,
Ce ne sont que fracas de guerre convergeant vers Paris.


Je suis le veilleur du Pont-au-Change
Veillant au coeur de Paris, dans la rumeur grandissante
Où je reconnais les cauchemars paniques de l'ennemi,
Les cris de victoire de nos amis et ceux des Français,
Les cris de souffrance de nos frères torturés par les Allemands d'Hitler.


Je suis le veilleur du Pont-au-Change
Ne veillant pas seulement cette nuit sur Paris,
Cette nuit de tempête sur Paris seulement dans sa fièvre et sa fatigue,
Mais sur le monde entier qui nous environne et nous presse.
Dans l'air froid tous les fracas de la guerre
Cheminent jusqu'à ce lieu où, depuis si longtemps, vivent les hommes.
Des cris, des chants, des râles, des fracas il en vient de partout,
Victoire, douleur et mort, ciel couleur de vin blanc et de thé,
Des quatre coins de l'horizon à travers les obstacles du globe,
Avec des parfums de vanille, de terre mouillée et de sang,
D'eau salée, de poudre et de bûchers,
De baisers d'une géante inconnue enfonçant à chaque pas dans la terre grasse de chair humaine.


Je suis le veilleur du Pont-au-Change
Et je vous salue, au seuil du jour promis
Vous tous camarades de la rue de Flandre à la Poterne des Peupliers,
Du Point du Jour à la Porte Dorée.


Je vous salue vous qui dormez
Après le dur travail clandestin,
Imprimeurs, porteurs de bombes, déboulonneurs de rails, incendiaires,
Distributeurs de tracts, contrebandiers, porteurs de messages,
Je vous salue vous tous qui résistez, enfants de vingt ans au sourire de source
Vieillards plus chenus que les ponts, hommes robustes, images des saisons,
Je vous salue au seuil du nouveau matin.


Je vous salue sur les bords de la Tamise,
Camarades de toutes nations présents au rendez-vous,
Dans la vieille capitale anglaise,
Dans le vieux Londres et la vieille Bretagne,
Américains de toutes races et de tous drapeaux,
Au-delà des espaces atlantiques,
Du Canada au Mexique, du Brésil à Cuba,
Camarades de Rio, de Tehuantepec, de New York et San Francisco.


J'ai donné rendez-vous à toute la terre sur le Pont-au-Change,
Veillant et luttant comme vous. Tout à l'heure,
Prévenu par son pas lourd sur le pavé sonore,
Moi aussi j'ai abattu mon ennemi.


Il est mort dans le ruisseau, l'Allemand d'Hitler anonyme et haï,
La face souillée de boue, la mémoire déjà pourrissante,
Tandis que, déjà, j'écoutais vos voix des quatre saisons,
Amis, amis et frères des nations amies.


J'écoutais vos voix dans le parfum des orangers africains,
Dans les lourds relents de l'océan Pacifique,
Blanches escadres de mains tendues dans l'obscurité,
Hommes d'Alger, Honolulu, Tchoung-King,
Hommes de Fez, de Dakar et d'Ajaccio.


Enivrantes et terribles clameurs, rythmes des poumons et des coeurs,
Du front de Russie flambant dans la neige,
Du lac Ilmen à Kief, du Dniepr au Pripet,
Vous parvenez à moi, nés de millions de poitrines.


Je vous écoute et vous entends. Norvégiens, Danois, Hollandais,
Belges, Tchèques, Polonais, Grecs, Luxembourgeois,
Albanais et Yougo-Slaves, camarades de lutte.
J'entends vos voix et je vous appelle,
Je vous appelle dans ma langue connue de tous
Une langue qui n'a qu'un mot :
Liberté !


Et je vous dis que je veille et que j'ai abattu un homme d'Hitler.
Il est mort dans la rue déserte
Au coeur de la ville impassible j'ai vengé mes frères assassinés
Au Fort de Romainville et au Mont Valérien,
Dans les échos fugitifs et renaissants du monde, de la ville et des saisons.


Et d'autres que moi veillent comme moi et tuent,
Comme moi ils guettent les pas sonores dans les rues désertes,
Comme moi ils écoutent les rumeurs et les fracas de la terre.


A la Porte Dorée, au Point du Jour,
Rue de Flandre et Poterne des Peupliers,
A travers toute la France, dans les villes et les champs,
Mes camarades guettent les pas dans la nuit
Et bercent leur solitude aux rumeurs et fracas de la terre.


Car la terre est un camp illuminé de milliers de feux.
A la veille de la bataille on bivouaque par toute la terre
Et peut-être aussi, camarades, écoutez-vous les voix,


Les voix qui viennent d'ici quand la nuit tombe,
Qui déchirent des lèvres avides de baisers
Et qui volent longuement à travers les étendues
Comme des oiseaux migrateurs qu'aveugle la lumière des phares
Et qui se brisent contre les fenêtres du feu.


Que ma voix vous parvienne donc
Chaude et joyeuse et résolue,
Sans crainte et sans remords
Que ma voix vous parvienne avec celle de mes camarades,
Voix de l'embuscade et de l'avant-garde française.


Écoutez-nous à votre tour, marins, pilotes, soldats,
Nous vous donnons le bonjour,
Nous ne vous parlons pas de nos souffrances mais de notre espoir,
Au seuil du prochain matin nous vous donnons le bonjour,
A vous qui êtes proches et, aussi, à vous
Qui recevrez notre voeu du matin
Au moment où le crépuscule en bottes de paille entrera dans vos maisons
Et bonjour quand même et bonjour pour demain !
Bonjour de bon coeur et de tout notre sang !
Bonjour, bonjour, le soleil va se lever sur Paris,
Même si les nuages le cachent il sera là,
Bonjour, bonjour, de tout coeur bonjour !



Robert Desnos

Poèmes de la clandestinité

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

vik, merci de ta participation, c'est chouette, mais ca serait mieux si tu ecrivais tes propres poemes, essaye de puiser en toi tes emotions profondes. et laisse toi aller. bon allez, je me lance de nouveau

moi ce que j'aime dans ce forum
c'est qu'il n'y a pas que des hommes
y a twingo2 qui boit trop de rhum
yonatan qui mache son bubble gum

tout le monde ici dit des choses
chelza et sa vie pas toujours rose
kaprith jamais morose
mjj qui parfois s'oppose
a cyrilette qui ose

tris est belle comme le jour
nell est black comme l'amour
vick vaut bien le detour
ce forum je l'aimerai toujours

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

cyriellette :

fausse fiche ou non

ne me mele pas a tes histoire de pd

ahahahah

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

des barres de rire

trop chelou ce "cyrilette"

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Euh ... j'peux rajouter "au secours" à la fin ?

ben quoi ? ça rime !!!

au secours ...

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Merci Cyrilette. j'ai un peu de difficulté pour écrire mes propres poemes. mes émotions s expriment davantage avec la musique et la danse.

Mais je tenterai à l'occasion quelques mots.

Ancien utilisateur
Ancien utilisateur

Moi aussi Cyrilette, je te présente ma poésie dans laquelle on notera mon immense amour des animaux

Mes Ponettes


Là-bas dans l' fond du pré
d'la casbah de Pépé
Broutent trois petites ponettes
Ah, qu’elles sont jolies les pépettes !


Si tu t’approches sans bruit,
Dans ta main un fruit joli,
Alertes et gambadeuses,
Mes ponettes s’avanceront boudeuses.


Laquelle est ma préférée ?
Malith et ses sabots de fée ?
Ou bien Kaprith qui fait la moue
Gagnera mon cœur plus que Bijou ?


Approche encore et r'garde bien
Ces trois bêtasses ne valent rien…
Et si pépé les laisse brouter,
C’est pour mieux vendre leur viande hachée !


Là-bas fofolles dans l'fond du pré
de la casbah de mon Pépé
Gobent à tout va trois paresseuses,
qu'elles sont jolies, mais quelles bêcheuses!

Forums

partagez et débattez