Le transexualisme,maladie ou choix de vie?

Ancien utilisateur
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Merci Dahaka pour ton conseil mais je sais deja lire...

Voici un ptit texte du president de l'association gay juive, "beit haverim", prononcé au début du mois, pour les 30ans de l'asso...

Madame le Maire Adjoint,
Monsieur l’Ambassadeur d’Israël,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les représentants des associations,
Chers membres et sympathisants du Beit Haverim,
Chers amis,

Permettez moi tout d’abord de vous remercier d’avoir répondu aussi nombreux à notre invitation à célébrer ensemble, sous les ors de la république, le 30ème anniversaire de cette association atypique qu’est le Beit Haverim.

Permettez moi également de remercier d’ores et déjà Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris, de nous donner la possibilité de célébrer cet anniversaire sous les ors de la république, convenons en, des ors assez sublimes. Le Beit Haverim est heureux d’entretenir des relations de collaboration et de confiance avec la Mairie de Paris, ses élus et ses personnels.

Il n’y a aucune complaisance dans mes propos, ceux qui me connaissent le savent, c’est l’ensemble des associations LGBT, dont je me fais quelques secondes le porte parole sous le contrôle d’Alain Piriou, qui vous remercient pour la qualité de nos relations. Au-delà de la présence fidèle du Maire de Paris, depuis de nombreuses années, à la Marche des Fiertés LGBT, c’est toute l’année que les équipes de l’Hôtel de Ville travaillent avec nous.

Il y a 3 jours, comme beaucoup de familles juives, nous dînions ensemble, et comme beaucoup de familles juives, avant de dîner, nous avons récité le Kiddoush, la prière de Shabbat sur le vin. Il y a 2 jours, comme beaucoup d’organisations gays et lesbiennes, nous défilions dans les rues de Paris, avec cette particularité de la Marche des Fiertés LGBT d’être à la fois une manifestation festive et militante.

Cette simple juxtaposition des dates, un peu faite à dessein, je vous l’avoue, montre toute la dimension du Beit Haverim.

Je vous le disais, le Beit Haverim est une association atypique, parfois paradoxale, et qui, je le crois, à conçu sa force par la conciliation d’oppositions apparentes :

- Le Beit Haverim est le « Groupe juif gay et lesbien de France ». Ce mot « groupe » est assez particulier. Historiquement, il s’explique par le fait, simple, que nous étions le « groupe juif » au sein du Centre du Christ Libérateur, la première maison des associations gays qui nous hébergeait à notre création. Par la suite, se sont greffés d’autres mots, pour que le nom réponde à la réalité de l’association. Nous sommes devenus le « Groupe juif gay et lesbien », et enfin, en 2003, nous sommes officiellement devenu le « Groupe Juif Gay et Lesbien de France », compte tenu de notre dimension nationale. Il n’en reste pas moins que ce mot « groupe » pourrait déranger. Il inspire quelque chose de grégaire, d’immobile, voire même de sectaire. On pourrait tout aussi bien s’appeler le « Mouvement juif gay et lesbien de France », il y a l’idée d’élan dans un mouvement, c’est un mot qui est plus politiquement correct. Mais nous gardons ce terme de « Groupe ». Car il décrit mieux que le mouvement la réalité du Beit Haverim. Nous sommes une grande famille, avec ses grandes réunions régulières pour les fêtes juives, avec des membres que je qualifierai de pilier, dont la présence au sein du Beit Haverim se compte en décennies, avec des membres qui s’éloignent un moment et qui se rapprochent à nouveau ensuite, avec ses moments de réjouissance et de convivialité comme hier soir aux Bains Douches, et avec ses moments de peine. Et je souhaite ici avoir une pensée pour 2 personnes qui nous sont chères, et qui nous ont malheureusement quittées en 2006, Odette et Andrei sont présents ici aujourd’hui avec nous, dans nos cœurs.

Une famille. Une famille où pourtant toutes et tous sont les bienvenus. Pas de belle mère acariâtre qui mène la vie impossible pendant 20 ans pour vous inviter gentiment à partir. Les valeurs du Beit Haverim sont Ouverture, Tolérance et Mixité. Ce sont de biens nobles concepts, mais ce sont surtout de très belles réalités au quotidien : pour la simple et bonne raison que nous ne demandons pas à ceux qui nous rejoignent s’ils sont juifs ou pas, s’ils sont homosexuels ou pas, le Beit Haverim est un lieu d’une formidable diversité, religieuse, sexuelle, générationnelle, politique, ethnique même. Nous sommes sans complexe une grande famille juive, attachée aux valeurs du judaïsme et qui défend ces valeurs, mais qui porte un message assez beau pour que des personnes de tous horizons souhaitent y adhérer. Et je suis assez fier, alors qu’il y a encore trop d’antisémitisme en France, que le Beit Haverim soit une branche du judaïsme ouverte et attractive pour tous.

- De la même manière, alors que nous sommes une association dont l’objet, inscrit dans nos statuts, et d’être un lieu d’accueil et d’épanouissement pour des juifs et des juives lesbiennes, gays, bi et trans, notre vocation est également de lutter, de manière très universelle, contre toutes les formes d’homophobie, d’antisémitisme ou d’antisionisme, ce « cache sexe de l’antisémitisme ».

Nous sommes à la fois une association très « ciblée », et membre actifs de combats très larges. Nous faisons partie du Ravad, Réseau d’Assistance aux Victimes d’Agressions et de Discriminations, sommes membres fondateurs l’InterAssociative Lesbienne Gais Bi et Trans, un des principaux interlocuteurs des pouvoirs publics sur le combat en faveur de l’égalité pour les personnes LGBT, nous sommes membres du conseil d’Administration du Centre LGBT Paris IDF, qui mène de très nombreuses actions de terrain, avec des accueils juridiques, psychologiques, des campagnes de prévention VIH.

Nous sommes également présents quand il faut faire barrage au Front National, présents pour appeler à manifester contre les déclarations guerrières de l’Iran ou à la mémoire d’Ilan Halimi. Nous condamnons publiquement, autant que notre écho peut se faire entendre, toutes les immixtions du religieux dans le politique, et tout le danger que représentent certains idéologues, qui en s’attaquant soit aux juifs, soit aux homosexuels, soit souvent aux 2, représentent en fait un danger pour tous.

Nous nous battons pour certaines valeurs :

- pour la liberté, notamment pour la liberté de son choix de vie, liberté qui est encore loin d’être respectée par tous
- pour l’égalité entre tous les citoyens, homos ou hétéros
- pour la fraternité des hommes et des peuples. De ce point de vue, quand tant d’associations différentes font partie de l’Inter LGBT, que les juifs travaillent avec les chrétiens, les arméniens, les libanais, les asiatiques, et tant d’autres, n’est ce pas la preuve que certaines différences peuvent être dépassées ?

J’oserai le dire, le Beit Haverim défend des valeurs fondamentalement républicaines.

- Il est d’autres oppositions apparentes que nous dépassons, et des oppositions de taille : la tradition juive refuse l’homosexualité. Les textes sont clairs sur le sujet, et nous n’avons aucunement comme objectif de générer une nouvelle lecture des textes, qui dirait que finalement l’homosexualité ne serait pas si rejetée que çà dans le judaïsme. Nous ne souhaitons pas sécréter un nouveau dogme en la matière. Le judaïsme s’est construit sur l’exégèse, sur le dialogue, sur le débat. Le Talmud serait il composé de centaines de textes si ce n’était pas le cas ? Notre question est simple : pourquoi la réflexion pourrait elle porter sur n’importe que sujet sauf sur celui là ? Je reprendrais ici l’idée exprimée en public d’un rabbin du consistoire : s’il est démontré, ce qui tend à l’être, que l’homosexualité ne relève pas du choix, et considérant le péché n’existe que quand on choisit une voie interdite et qu’on refuse celle qui est prévue, comment l’homosexualité pourrait elle être un péché ?

Au-delà du débat théologique, se pose la question en terme sociologique : la tradition juive rejette les homosexuels, mais les juifs homosexuels ne souhaitent pas arrêter d’être juifs. C’est même là tout le positionnement du Beit Haverim : nous sommes homosexuels ou transsexuels et ne souhaitons pas balayer notre judéité d’un revers de manche, comme certains juifs le font vis-à-vis des homosexuels.

Nous sommes juifs. Et pourtant, en nous maintenant à l’écart de la principale fédération d’associations juives, on ne nous reconnaît pas cette judéité.

Encore une opposition entre cette volonté de dialogue et d’ouverture d’un coté, et une ouverture qui existe, la présence de Mme Cohen Beizermann présidente de la Wizo France, et membre du comité directeur du CRIF, et la présence de Mme Dina Azoulay, également membre du comité directeur du CRIF, attestent de cette ouverture, ouverture qui existe, mais qui doit être plus grande.

A ce stade, nous refusons de verser dans la victimisation. Le Beit Haverim, en tant qu’organisation juive, deviendra je le crois membre du CRIF. C’est même là un de nos objectifs majeurs.

Dans tous les cas, nous continuerons à défendre les valeurs qui nous sont chères, à être un espace d’accueil et de convivialité, et à construire notre avenir.

A 30 ans, il devient raisonnable d’être autonome, adulte. Et nous souhaitons pour cela interrompre notre parcours de juifs errants. Il est temps de poser nos valises chez nous. Pour cela, depuis bientôt une dizaine d’années, nous accumulons les fonds nécessaires à l’acquisition d’un local. Ce projet s’appelait « une maison pour le Beit ». Le fait que le mot Beit signifie « maison » en hébreu ne vous aura pas échappé. Il s’appelle aujourd’hui « la Maison du Beit ». A force de travail, le projet deviendra réalité.

Joel Behmoras
Président
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