Choussar :

Oui, j'ai effectivement fait beaucoup de choses pour rencontrer un juif qui me corresponde. Et niet.
Je ne suis pas assez pratiquante pour demander à des religieux de me présenter des garçons. La seule fois où je l'ai fait, je me suis retrouvée face à un mec cent fois plus religieux que moi, et dans ces cas là, je ne vois pas bien comment ça peut marcher dans la mesure où je n'ai pas envie d'être "forcée" à pratiquer sans réelle conviction, juste pour avoir un mari (avant de me faire fusiller pour ces paroles, je tiens à préciser que depuis une quinzaine d'année j'avance à petits pas dans la pratique, mais je préfère le faire à mon rythme, avec une réelle motivation).

A part ça il reste quoi ? Les soirées de célibataires ? Déjà fait. Le squat dans la synagogue le vendredi soir? Déjà tenté aussi. Les voyages organisés ? Pas les moyens. Les amis des amis des amis ? Nada. Les mouvements de jeunesse ? Je suis inscrite à l'UEJF et je n'ai pu y rencontrer que des filles.
Alors c'est quoi ta recette miracle ?
Mais c'est un autre débat...

Et puis tu ne réponds pas à ma question : ça fera avancer quoi que je reste seule plutôt qu'avec un non-juif ? Soit franc ! Qu'est-ce que ça apportera au judaïsme ?

Je ne fais pas l'apologie du mariage mixte. Loin de là. Mais j'ai du mal à tolérer qu'on soit mis au banc de sa famille parce qu'on a choisi d'être avec quelqu'un qu'on aime. Je pense que nous gagnerions en respect si nous étions un peu plus ouverts au dialogue. Et puis très honnêtement, j'éduquerais plus volontiers mes enfants dans la religion si je sais que mes parents me soutiennent un minimum. Comment donner envie à un enfant de pratiquer le judaïsme si toute la partie juive de sa famille le rejette ?

Et puis c'est bien beau de ne blâmer que les enfants. Demandez par exemple à des enfants de loubavitch (je vais à l'extrème pour que ce soit plus évident) s'ils envisageraient de faire leur vie avec une non-juive ? Je ne pense pas que vous obtiendrez une seule réponse positive.
Si des enfants "dévient du droit chemin" (pour reprendre vos idées), ne doit-on pas y voir là une petite faille dans leur éducation ? Les parents sont-ils totalement étrangers à ce choix ?
Moi je pense qu'avant de condamner définitivement leur enfant les parents feraient mieux de se remettre eux-même en question.

Catleya, c'est faux ce que tu dis, car tes enfants auront une double identité et c'est tout a fait humain. Voyant leur pere non juif ils ne se sentiront pas obligés de trouver un conjoint de la communauté juive. Et donc le judaisme se perdra.

Ils verront que leur mere a épousé un non juif alors qu'elle est pleinement juive, eux n'auront pas le sentiment de s'écarter de quoi que ce soit, puisque leur pere est non juif et non circonci. Il leur sera donc naturel d'épouser un goy d'autant plus que se sentiront goy ou au moins demi goy. ca fera parti d'eux

D'accord avec DocTare

Le seul moyen de concilier les sentiments et la tradition, c'est d'aller en Israël.

Je continue à contester la position de Choussar. Tes principes concernent ceux qui ont décidé de vivre pleinement la pratique juive. Mais tu l'élargis à ceux qui ont une identité juive. Pourquoi celui qui ne respecte pas les misvot, le shabbat, la cacherout, pourquoi celui-là serait-il tenu d'épouser un juif ?
Je cite ici la distinction souvent présentée par Yeshayahou Leibowitz entre peuple de la Thora et peuple juif qui se confondent de moins en moins.

D'ailleurs, je vous informe que le mariage n'est qu'une des solutions de "vivre ensemble". Depuis, concubinage, pacs et autres unions libres sont apparus dans le monde moderne.

Bref, culpabiliser des jeunes gens déjà montrés du doigts par une parentèle indigne me semble too much. Tu as dit toi même que tu refuserais de revoir ton père ou ta mère s'ils se remariaient (pure hypothèse bien sûr) avec un non-juif. Ca mérite réflexion...

Conclusion optimiste : comme le démontre une vaste littérature romantique, les amours les plus puissants sont les amours contrariés...

"les amours les plus puissants sont les amours contrariés..."

Ce sont aussi ceux qui finissent le pire...

Oh mais revoilà ma chère amie Vera. C'est que tu aurais presque fini par me manquer a la fin.

"suit ton coeur, rassure celui que tu aimes et ne cherche pas forcément à reçevoir la bénédiction de vos proches...."

Et voici le come-back du on-s'en-fout-de-nos-parents-qui-nous-ont-donné-la-vie-il-faut-penser-a-soi-avant-tout.

Je me demande qui est le plus désespérant avec ses formules toutes faites...